Pour une histoire des festivals (XIXe-XXIe siècles)
Colloque international
24, 25 et 26 novembre 2011
Centre d’histoire sociale du XXe siècle (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)
« Objet culturel » particulièrement en vogue au début du XXIe siècle, les festivals n’ont, pour l’instant, donné lieu ni à des études collectives ni à de vastes synthèses historiques. Aussi notre ambition est-elle de rassembler des chercheurs de disciplines différentes, travaillant sur des aires géographiques distinctes, bénéficiant d’archives et de témoignages variés, dans une perspective d’histoire contemporaine qui s’autorise, si nécessaire, à remonter dans le temps.
Plusieurs interrogations seront au cœur de la réflexion. Comment peut-on faire une histoire de ces manifestations artistiques à la fois collectives et éphémères ? Doit-on écrire une histoire singulière ou plurielle des festivals ? Comment réfléchir à l’articulation des festivals entre eux et avec les sociétés dans lesquelles ils se déroulent ? Le pari, ici, est de considérer que le détour par ces formes artistiques peut non seulement contribuer à nourrir la question des espaces publics mais aussi à faire émerger l’idée de moments publics : les festivals comme espaces et temps de construction communautaire, d’initiation, de formation, de contestation, etc.
Le colloque sera ainsi particulièrement attentif aux moments d’émergence, d’adoption et de diffusion de la « forme » festival, dont il faudra interroger la définition et la pertinence même (genre ? catégorie esthétique ? variation du spectaculaire ?). Au XIXe siècle, le terme « festival » ne s’applique en effet qu’au domaine musical, plus spécialement au répertoire choral. Présent en France par le biais des festivals orphéoniques, le phénomène concerne surtout la Suisse, la Belgique, la Hollande et surtout l’Allemagne et l’Angleterre. Il conviendra donc d’étudier cette « préhistoire » des festivals pour mesurer si, et comment, l’héritage du XIXe siècle a influencé les festivals des XXe et XXIe siècles. Le colloque prendra en compte toutes les formes de transmission et tous les domaines de création concernés sans exclusive, relevant de la culture de masse ou non, y compris celles et ceux jugés les moins légitimes : théâtre, musique, cinéma, photographie, mais aussi bande dessinée, rire ou chansons. Les différents acteurs, institutionnels ou non, qui contribuent, à un titre ou à un autre, à la fabrication des festivals seront étudiés : promoteurs, organisateurs, artistes, critiques et publics. Les formes adoptées, les fonctions comme la place que les festivals occupent au sein des sociétés seront au cœur des interrogations. On n’hésitera pas non plus à tenter des typologies autour de critères variés (spécialisation, type de diffusion, d’audience ou de médiation, mise en scène des artistes, etc.).
La perspective de ce colloque, qui se situe dans la continuité des deux journées d’études organisées par le Centre Georges Chevrier à l’Université de Bourgogne en février 2011, se veut à la fois comparatiste et internationale : les contributions sur les festivals des différents continents seront donc les bienvenues. Dans ce cadre, les rôles de médiation et de passage joués par les festivals entre les artistes, les genres ou les sociétés devront être tout particulièrement étudiés. Les études de cas transnationales comme celles portant sur les transferts seront privilégiées. Enfin, la question se posera de l’éventuelle place que les festivals tiennent dans la constitution d’une culture mondiale.
À cette fin, plusieurs axes ont été retenus :
A/ Définition et champ
1/ Ce qu’est un festival, et ce qu’il n’est pas
2/ L’invention du festival. Grands ancêtres et festivals matriciels
3/ Moments de créativité festivalière ; lieux et modes de la diffusion et de l’abandon. Mémoire et nostalgie
B/ Perspective formelle
1/ Acteurs : organisation (acteurs publics ou privés), production (professionnels ou amateurs), réception (critiques, publics)
2/ Le festival comme événement : temps forts, mobilisation médiatique et scandales. Sociabilités et usages festivaliers
3/ Les formes esthétiques : inventions, emprunts, métissages
C/ Perspective fonctionnelle
1/ Enjeux politiques, économiques et sociaux
À l'échelle locale, régionale et nationale
À l'échelle locale, régionale et nationale
2/ Enjeux créatifs
Rôle des festivals dans l’histoire d’un artiste ou d’un genre (lancement, fabrication, consécration...)
Rôle des festivals dans l’histoire d’un artiste ou d’un genre (lancement, fabrication, consécration...)
3/ Enjeux de relations culturelles internationales
Lieux et acteurs de transferts culturels, migrations et circulations. Les relations entre festivals. Contribution des festivals à une culture mondiale
Lieux et acteurs de transferts culturels, migrations et circulations. Les relations entre festivals. Contribution des festivals à une culture mondiale
Les communications seront présentées en français et en anglais.
Les propositions (2500 signes maximum), accompagnées d’une présentation de l’auteur, sont à envoyer avant le 10 décembre 2010 à histoire.festivals@gmail.com
Contacts : julie.verlaine@univ-paris1.fr ; anaisflechet@gmail.com
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