« 83,
Quai d’Orsay. Vitrine ou écrin de la collection Delubac ? » article dans Jacqueline Delubac. Le choix de la
modernité, Rodin, Lam, Picasso, Bacon, catalogue d’exposition, Lyon, Actes
Sud / Musée des Beaux-arts de Lyon, 2014, p. 129-148.
Premières lignes
« Voilà ce que j'ai choisi, toujours seule,
finalement ! » C’est avec ces mots que Jacqueline Delubac, à la fin de sa
vie, accueille les curieux, journalistes, amateurs d’art et apprentis
collectionneurs, dans son splendide appartement parisien du 83, quai d’Orsay,
dans le septième arrondissement. Là se donne à voir une collection d’art de
taille modeste, mais de grande qualité, fortement déterminée par les goûts, les
souvenirs et la personnalité de sa propriétaire. Loin des collections
encyclopédiques, qui cherchent à représenter au mieux une période ou un motif
de l’histoire de l’art, loin également des collections narcissiques, composées
en majeure partie de portraits et d’objets liés à l’existence de la
collectionneuse, la collection assemblée par Jacqueline Delubac est un moyen
d’affirmer sa passion pour l’art, d’exprimer sa conception du beau et trouver un
épanouissement personnel distinct mais complémentaire de celui que lui a apporté
sa carrière de vedette. Le temps apaisé de la collection suit celui, bien plus
frénétique, des performances théâtrales et cinématographiques. Et c’est encore
plus tardivement, après plus d’un quart de siècle passé à collectionner en
toute discrétion, que Jacqueline Delubac ouvre les portes de son appartement. La
collectionneuse est désormais assez sûre de son goût pour y autoriser les
reportages photographiques ; ces images d’époque ont aujourd’hui valeur de
sources iconographiques exceptionnelles témoignant de la présentation des
œuvres in situ.
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