mardi 14 décembre 2010

Bon à jeter, donc inestimable ?

Parution du numéro 11 de la revue marges.
"Valeur(s) de l'art contemporain"

Sommaire :

  •   Éditorial par Jérôme Glicenstein

  • Construction et refus de la valeur : l’exemple du photographe tchèque Miroslav Tichý, par Marc Lenot

  • Nancy Shaver : Retail. Invention, valeur, art, par Jean-Philippe Antoine

  • De la valeur de l’œuvre au prix du marché : Yves Klein à l’épreuve de la pensée économique, par Sophie Cras

  • Bon à jeter, donc inestimable ? Exposer le rebut en galerie dans les années 1960, par Julie Verlaine

  • Le Rôle de l’exposition dans la  valorisation de la photographie, l’exemple du Printemps de Cahors et de la photographie plasticienne, par Léo Martinez

  • Valeur instrumentale et valeur résistante dans l’art contemporain du Nord de l’Angleterre , par Gabriel Gee

  • Transvaluation et invaluation, par Jacinto Lageira
  • Dossier d’artiste : Chloé Poizat
  • Comptes rendus d’ouvrages et d’expositions
  • Abstracts français et anglais
Lien vers le site de l'éditeur.

Pour une histoire culturelle du marché et des collections d’art en Occident, XIXe-XXIe siècles



Pour une histoire culturelle du marché et des collections d’art en Occident, XIXe-XXIe siècles
Appel à contribution à un groupe de travail en formation
 
Présentation
Ce groupe de travail souhaite offrir un lieu de discussion et d’échange à tous les chercheurs intéressés par l’histoire culturelle du marché de l’art et des collections. Il est résolument international, et souhaite contribuer à l’écriture d’une histoire comparée et transnationale des mondes de l’art occidentaux à l’époque contemporaine.
Il s’agit avant tout d’agréger entre elles, et de fédérer en un réseau d’échange d’information, les multiples initiatives qui sont aujourd’hui isolées, et à moyen terme d’élaborer des projets collectifs de recherche et de rencontres sur cette thématique.
L’accent sera porté sur les acteurs artistiques privés, à commencer par les marchands d’art et les collectionneurs (leur rôle économique, social et culturel, les représentations qui leur sont attachées, leurs interactions locales, nationales et internationales).
La réflexion se veut interdisciplinaire, même si la diachronie est privilégiée pour déterminer au sein des évolutions repérables, des moments de transition et de rupture, et comparer ainsi les chronologies nationales.

Organisation
Un premier atelier de travail aura lieu le samedi 29 janvier 2011 à l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne.
Prélude à des rencontres internationales de plus grande envergure en 2012 et 2013, il aura pour but de dresser un état des lieux et un bilan des recherches en cours et de préciser les problématiques transnationales du groupe.
Nous nous retrouverons à partir de 10 heures, dans l’Amphithéâtre Dupuis du Centre Malher (Centre d’histoire sociale du vingtième siècle, 9, rue Malher – 75004 Paris, métro : Saint-Paul). Pour les étrangers, la visio-conférence sera possible.

Contacts
Cette rencontre est ouverte à tous.
Nous vous invitons à prendre contact avec les organisateurs, afin notamment de transmettre préalablement vos propositions d’intervention, vos annonces de projets et autres informations sur des recherche en cours. Nous vous prions également de faire circuler cette annonce à toute personne susceptible d’être intéressée.  
- Julie Verlaine, Université Paris I : julie.verlaine@univ-paris1.fr
- Michel Rapoport, Université Paris-Est Créteil : michel.rapoport@orange.fr

mardi 16 novembre 2010

La revue Sens plastique, entre peinture et poésie (1959-1961)

RIALLAND Ivanne et VERLAINE Julie, "La revue Sens plastique, entre peinture et poésie (1959-1961)", La Revue des revues, n°44, p. 34-55.
Lien vers la présentation du numéro

Sens Plastique, revue de poésie et d’art, est née en 1959 à l’initiative de Jean-Jacques Lévêque qui débute alors sa carrière de critique d’art. Liée à la librairie-galerie parisienne Le Soleil dans la tête, la revue n’est pas un simple bulletin de galerie : elle défend d’autres artistes, tout en restant fidèle à une ligne cohérente.
Lévêque, en troquant avec les galeries parisiennes des espaces publicitaires contre des exemplaires, assure à sa petite revue une diffusion dépassant le cercle amical. Ce procédé se traduit par une corrélation des comptes rendus et des publicités : la notion de dispositif permet de souligner la force signifiante de la mise en page, ainsi que l’intégration à un réseau de galeries et de revues dont le choix désigne l’esthétique défendue — l’abstraction lyrique. Pour imposer leurs valeurs, et notamment l’expressivité, le dialogue et l’équivalence entre les arts, les critiques recourent à un style poétique incarnant une conception commune de l’art. Néanmoins, parce qu’elle défend jusqu’au bout une esthétique sur le déclin, Sens Plastique ne joue que de façon provisoire son rôle de point de ralliement.

mercredi 3 novembre 2010

Colloque Le Spectacle de l'histoire - écouter les débats en ligne

La première partie des enregistrements sonores du colloque "Le Spectacle de l'histoire" (IMEC, abbaye d'Ardenne / Université de Caen, septembre 2010) peuvent être écoutés en ligne, sur le site de France Culture.
LIEN :  http://www.franceculture.com/culture-ac-le-spectacle-de-l-histoire-le-spectacle-de-l-histoire-15.html

lundi 1 novembre 2010

"Une histoire de la société ArtCo. Le commerce des reproductions d'art après la Seconde Guerre mondiale"

"Une histoire de la société ArtCo. Le commerce des reproductions d'art après la Seconde Guerre mondiale"
article paru dans Vingtième siècle, n°108, 2010/4, p. 141-151.

Résumé


Mots-clés

commerce de l’art, reproductions, collectionneurs, histoire du goût, médiation culturelle


Summary



The history of ArtCo, an art reproduction company founded in Paris in 1949, fills in some of the gaps in understanding the history of this hybrid sector, between art market and cultural industry. The company had a promotional sales pitch that put forward the aesthetic, decorative and social values of acquiring a “good” reproduction. In terms of sales, several strategies were implemented that led to an international network of partners distributing the reproductions. A sales representative criss-crossed France and gave regular reports through which the clients’ tastes could be determined. These people, mostly notables in little or medium towns, preferred impressionist and Fauve works, confirming the great aesthetic classicism of the middle and upper layers of French society in the 1950s.

samedi 30 octobre 2010

Histoire et idées du patrimoine - présentation de l'article "Pour apprendre, il faut surtout voir" L'UNESCO et la diffusion mondiale des chefs-d'oeuvre de l'art


Pour apprendre, il faut surtout voir : l'UNESCO et la diffusion mondiale des chefs-d'oeuvre de l'art


L’UNESCO, dès ses premières années d’existence, a développé des projets ambitieux visant à répertorier les reproductions d’œuvres d’art en couleurs et à diffuser ces reproductions dans le monde entier, par le biais de catalogues et d’expositions. L’entreprise, menée dès 1947, est révélatrice de la transformation à cette époque de l’idée de « bien culturel commun » appliqué à l’échelle de la planète, et les contradictions latentes d’une telle entreprise. Ainsi, la reproduction d’une œuvre n’est plus considérée comme un succédané d’art, mais comme le vecteur universel d’une leçon d’esthétique. Si la portée politique du projet est mondiale ou « mondialiste », ses ambitions culturelles sont profondément régionales ou « régionalistes », à tel point que l’on peut y voir un signe supplémentaire de l’hégémonie du monde industrialisé. Comme elle, ce projet de démocratisation culturelle est progressivement contesté par les tenants de la démocratie culturelle, et abandonné au seuil des années 1980.

Histoire et idées du patrimoine - présentation de l'ouvrage


Histoire et idées du patrimoine, entre régionalisation et mondialisation

Coordonné par Karine Hébert, Julien Goyette

              Cet ouvrage montre que le patrimoine est un processus de part en part, mais un processus qui n’a rien d’abstrait. Le patrimoine, en effet, n’existe pas en dehors d’objets, d’institutions et d’acteurs ; il est également toujours situé – dans un moment et dans un lieu. Et si la patrimonialisation n’est pas linéaire, si elle ne se déroule pas devant nous à la manière d’un ruban, elle n’est pas non plus homogène. Avec la mondialisation, le patrimoine se définit maintenant dans une dialectique région-monde, ce qui, pour le chercheur, implique de faire de constants allers-retours entre les plans local et universel.
             Au total, les enjeux soulevés dans cet ouvrage se traduisent par une série de questions et de difficultés. Comment concilier spécificité et universalisme, sauvegarde et diffusion, conservation et démocratisation ? Difficulté à rendre compte de tous les jeux d’échelle sur le plan patrimonial. Comment un témoin d’un courant culturel étranger, même reconnu comme patrimoine mondial, peut-il en venir à faire partie d’une mémoire patrimoniale « autochtone » ? Difficulté aussi à concilier les représentations, à la fois antinomiques et complémentaires, des experts, des citoyens et des touristes. Peut-on s’approprier un patrimoine qui émane d’un autre pays, d’un autre groupe culturel ? À quel prix sur le plan identitaire ? Qui peut s’arroger le droit de le préserver, notamment lorsqu’on parle de patrimoine mondial ? Comment faire correspondre la mémoire du bourreau et de la victime, du colonisateur et du colonisé, du pauvre et du riche, du contribuable et de l’amateur de prouesses architecturales ? Difficulté enfin à concilier mémoire heureuse et mémoire honteuse, le nécessaire oubli et le devoir de mémoire.

La collection Cahiers de l’Institut du patrimoine de l’UQAM
Collection dirigée par Luc Noppen
Dans le monde entier, le patrimoine, les constructions et les représentations patrimoniales occupent aujourd’hui une place de choix dans la recherche universitaire.
Les Cahiers de l’Institut du patrimoine de l’UQAM font écho, depuis Montréal, aux questionnements et aux explorations que ce vaste domaine soulève, dans le but de mieux comprendre les mécanismes qui engendrent les ancrages identitaires et qui pavent la voie aux constructions mémorielles.
Études et analyses sur les objets, les traces, les usages, les savoir-faire, mais aussi sur les représentations et sur les mémoires concourent ici à une définition élargie de la notion de patrimoine qui échappe aux cloisonnements disciplinaires ; le patrimoine apparaît ici comme outil sociétal de projection dans l’avenir plutôt que comme l’encensoir d’un passé glorifié.
L’Institut du patrimoine de l’UQAM offre cette collection aux recherches de la relève, autant celle qui évolue dans ses murs que celles qui, ailleurs dans le monde, se consacrent à cette réinvention du patrimoine. Au fil des projets et des propositions, les titres des Cahiers baliseront les travaux en cours et un réseau d’échanges et de collaborations, anciennes ou nouvelles.

Les coordonnateurs
Karine Hébert est professeure d'histoire à l'Université du Québec à Rimouski et responsable de la maîtrise en histoire.
Julien Goyette est professeur d’histoire à l'Université du Québec à Rimouski. Ses intérêts de recherche se partagent entre l’histoire intellectuelle du Québec contemporain, l’historiographie et l’épistémologie de l'histoire

Les auteurs
Amélie Masson Labonté est étudiante à la maîtrise en histoire du patrimoine culturel à l’Université de Sherbrooke.
Myriam Bacha, chercheuse associée à l’Institut de recherches sur le Maghreb contemporain de Tunis.
Actuellement en cinquième année de doctorat d’histoire de l’art à l’Université Rennes 2, Grégory Robert prépare une thèse sur l’architecture bretonne.
Julie Roland prépare un doctorat en histoire de l’art à l’Université Paris IV–Sorbonne sous la direction de Bruno Foucart. Ses recherches portent sur le mouvement moderne en Espagne par l’étude du Groupe d’architectes et techniciens espagnols pour l’architecture contemporaine (GATEPAC).
Guillaume Etienne est doctorant en anthropologie à l’Université François Rabelais (Tours) sous la direction d’Isabelle Bianquis et d’Hélène Bertheleu.
Mélaine Bertrand Poda, de nationalité centrafricaine, est architecte et urbaniste DEIAU de formation.
Titulaire d’une maîtrise de philosophie, Sandra Fagbohoun a soutenu, en juin 2006, un doctorat d’anthropologie au Centre d’études des mondes africains (CEMAF) d’Aix-en-Provence.
Marie-Noëlle Aubertin prépare un doctorat en muséologie, médiation et patrimoine à l’Université du Québec à Montréal après y avoir complété une maîtrise en études littéraires.
Maude Flamand-Hubert est étudiante à la maîtrise en développement régional à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) et détentrice d’un baccalauréat en histoire de la même université.
Hind Oualid El Alaoui est doctorante en études urbaines à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal.
Christelle Proulx Cormier a complété une maîtrise en études urbaines à l’Université du Québec à Montréal ; elle est diplômée du programme de baccalauréat en design de l’environnement, également à l’UQAM.
Alexandra Georgescu Paquin est doctorante au programme international conjoint en muséologie, médiation et patrimoine à l’Université du Québec à Montréal et l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse (France), sous la direction de Luc Noppen (UQAM) et de Jean Davallon (UAPV).
Guillaume Éthier est doctorant en études urbaines à l’Université du Québec à Montréal et à l’Institut national de la recherche scientifique – Urbanisation, Culture et Société ; il est aussi membre étudiant de l’Institut du patrimoine de l’UQAM et affilié à la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain – ESG UQAM.
Ancienne élève de l’École normale supérieure et agrégée d’histoire, Julie Verlaine est maîtresse de conférences en histoire culturelle à l’Université de Paris I–Sorbonne.
Marie-Eve Breton a complété une maîtrise en études urbaines au programme conjoint Université du Québec à Montréal/Institut national de la recherche scientifique – Urbanisation, Culture et Société (UQAM/INRS-UCS).
Après avoir obtenu un baccalauréat en sciences sociales à l’Université du Québec en Outaouais (UQO), Karl Dorais Kinkaid a poursuivi ses études à la Faculté d’aménagement de l’Université de Montréal où il a obtenu une maîtrise en aménagement.
Julie Boustingorry est docteure en histoire et en urbanisme. Elle effectue actuellement un postdoctorat en recherche appliquée sur la question des politiques culturelles et des projets urbains à la Communauté d’Agglomération Pau-Pyrénées.
Architecte, docteur en histoire et restauration de l’architecture et en histoire de l’art, Luca Sampò enseigne l’histoire de l’architecture contemporaine à l’Université de Rome « La Sapienza ».

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mercredi 13 octobre 2010

Séminaire "Ecrire l'art, XIXe-XXIe siècles" - PROGRAMME 2010-2011


Le nouveau nom pris par le groupe de travail « La critique d’art des écrivains » est à la fois la marque du travail accompli depuis les presque quatre années d’existence du groupe et le point de départ d’un nouveau programme de recherche. Ce groupe souhaité en 2006 interdisciplinaire l’est effectivement devenu, et l’effacement de la référence première aux « écrivains » salue l'ouverture de la réflexion à l’ensemble des discours sur l’art et à l’ensemble des disciplines les étudiant. Cette ouverture sera marquée en juin 2011 par l’organisation du colloque « Écrire la sculpture (xixe-xxe siècles) » et par le lancement à la rentrée 2010 d’un programme de recherche portant sur l’édition d’art. En tâchant de varier les échelles d’analyse, nous nous efforcerons de déterminer les spécificités de l’édition l’art, en interrogeant les frontières des catégories éditoriales existantes (livre d’art ou sur l’art, beau livre d’art…), les fonctions du livre d’art, en prêtant attention aux discours qui s’y élaborent, mais aussi à la réalité matérielle du livre (techniques d’impression, de production…) et aux contraintes socio-économiques qui pèsent sur sa production.

Ce programme de recherche est une ligne directrice qui n’est pas exclusive : il s’agit toujours de nous interroger sur la variété des discours produits sur l’art, en espérant, par la comparaison, interroger leur spécificité, selon leur auteur (écrivain, journaliste, historien, artiste, galeriste), leur époque, leur support. Par la formulation adoptée, « Écrire l’art », nous souhaitons également mettre en avant la dimension constitutive du discours sur l’art, en explorant la façon dont celui-ci crée les valeurs artistiques, les impose, les répand, définissant l’art autant qu’il tâche de l’exprimer. Ces grands axes de recherche impliquent à la fois le recours à l’analyse des textes, qu’elle soit stylistique, rhétorique, voire narratologique, à la réflexion esthétique, aux outils sociologiques, à l’histoire culturelle et à l’histoire de l’art.

Les jeunes chercheurs, doctorants et post-doctorants, sont particulièrement les bienvenus dans ce groupe, qui se veut un lieu d’accueil et d’échange favorisant la discussion et l’élaboration commune d’hypothèses de travail.


Ivanne Rialland (« Littératures françaises du xxe siècle », Université Paris IV-Sorbonne)
Julie Verlaine (« Centre d'histoire sociale du vingtième siècle », Université Paris I)

PROGRAMME
Les séances auront lieu de 18 à 20h, salle S002, à la Maison de la recherche (28 rue Serpente – 75006 Paris) :
  • vendredi 22 octobre : Aude Jeannerod, « Les écrits sur l’art de Huysmans »
  • vendredi  26  novembre :  Daphné  Pulliat,  « Publier  un  livre  d'art  aujourd'hui,  l'exemple  de Pascal Quignard »
  • vendredi  17  décembre :  Sophie  Lemaître,  « Le  “livre  sur  les  peintres”  de  1918  :  pratiques surréalistes du livre sur l'art »
  • vendredi 28 janvier : Benoît Tane, « L’illustration romanesque au XVIIIe  siècle »
  • vendredi 29 avril : Ivanne Rialland et Julie Verlaine, « La collection “Le musée de poche” »
  • mardi 10 mai :  Camile  Pageard,  « Les  livres  d'André  Malraux  et  d'Albert  Skira  :  la reproduction photographique d'art entre réification, valeur fétiche et communion médiatisée »  
  • vendredi 27 mai : Ingrid Streble, « La BD collectionne le Louvre »

Colloque "Pour une histoire des festivals" - présentation et appel à communication


Pour une histoire des festivals (XIXe-XXIe siècles)

Colloque international
24, 25 et 26 novembre 2011

Centre d’histoire sociale du XXe siècle (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)



« Objet culturel » particulièrement en vogue au début du XXIe siècle, les festivals n’ont, pour l’instant, donné lieu ni à des études collectives ni à de vastes synthèses historiques. Aussi notre ambition est-elle de rassembler des chercheurs de disciplines différentes, travaillant sur des aires géographiques distinctes, bénéficiant d’archives et de témoignages variés, dans une perspective d’histoire contemporaine qui s’autorise, si nécessaire, à remonter dans le temps.
Plusieurs interrogations seront au cœur de la réflexion. Comment peut-on faire une histoire de ces manifestations artistiques à la fois collectives et éphémères ? Doit-on écrire une histoire singulière ou plurielle des festivals ? Comment réfléchir à l’articulation des festivals entre eux et avec les sociétés dans lesquelles ils se déroulent ? Le pari, ici, est de considérer que le détour par ces formes artistiques peut non seulement contribuer à nourrir la question des espaces publics mais aussi à faire émerger l’idée de moments publics : les festivals comme espaces et temps de construction communautaire, d’initiation, de formation, de contestation, etc.
Le colloque sera ainsi particulièrement attentif aux moments d’émergence, d’adoption et de diffusion de la « forme » festival, dont il faudra interroger la définition et la pertinence même (genre ? catégorie esthétique ? variation du spectaculaire ?). Au XIXe siècle, le terme « festival » ne s’applique en effet qu’au domaine musical, plus spécialement au répertoire choral. Présent en France par le biais des festivals orphéoniques, le phénomène concerne surtout la Suisse, la Belgique, la Hollande et surtout l’Allemagne et l’Angleterre. Il conviendra donc d’étudier cette « préhistoire » des festivals pour mesurer si, et comment, l’héritage du XIXsiècle a influencé les festivals des XXe et XXIe siècles. Le colloque prendra en compte toutes les formes de transmission et tous les domaines de création concernés sans exclusive, relevant de la culture de masse ou non, y compris celles et ceux jugés les moins légitimes : théâtre, musique, cinéma, photographie, mais aussi bande dessinée, rire ou chansons. Les différents acteurs, institutionnels ou non, qui contribuent, à un titre ou à un autre, à la fabrication des festivals seront étudiés : promoteurs, organisateurs, artistes, critiques et publics. Les formes adoptées, les fonctions comme la place que les festivals occupent au sein des sociétés seront au cœur des interrogations. On n’hésitera pas non plus à tenter des typologies autour de critères variés (spécialisation, type de diffusion, d’audience ou de médiation, mise en scène des artistes, etc.).
La perspective de ce colloque, qui se situe dans la continuité des deux journées d’études organisées par le Centre Georges Chevrier à l’Université de Bourgogne en février 2011, se veut à la fois comparatiste et internationale : les contributions sur les festivals des différents continents seront donc les bienvenues. Dans ce cadre, les rôles de médiation et de passage joués par les festivals entre les artistes, les genres ou les sociétés devront être tout particulièrement étudiés. Les études de cas transnationales comme celles portant sur les transferts seront privilégiées. Enfin, la question se posera de l’éventuelle place que les festivals tiennent dans la constitution d’une culture mondiale.
À cette fin, plusieurs axes ont été retenus :

A/ Définition et champ
1/ Ce qu’est un festival, et ce qu’il n’est pas
2/ L’invention du festival. Grands ancêtres et festivals matriciels
3/ Moments de créativité festivalière ; lieux et modes de la diffusion et de l’abandon. Mémoire et nostalgie
B/ Perspective formelle
1/ Acteurs : organisation (acteurs publics ou privés), production (professionnels ou amateurs), réception (critiques, publics)
2/ Le festival comme événement : temps forts, mobilisation médiatique et scandales. Sociabilités et usages festivaliers
3/ Les formes esthétiques : inventions, emprunts, métissages
C/ Perspective fonctionnelle
1/ Enjeux politiques, économiques et sociaux
À l'échelle locale, régionale et nationale
2/ Enjeux créatifs
Rôle des festivals dans l’histoire d’un artiste ou d’un genre (lancement, fabrication, consécration...)
3/ Enjeux de relations culturelles internationales
Lieux et acteurs de transferts culturels, migrations et circulations. Les relations entre festivals. Contribution des festivals à une culture mondiale

Les communications seront présentées en français et en anglais.
Les propositions (2500 signes maximum), accompagnées d’une présentation de l’auteur, sont à envoyer avant le 10 décembre 2010 à histoire.festivals@gmail.com

lundi 6 septembre 2010

dimanche 5 septembre 2010

Colloque Le Spectacle de l'histoire - présentation

L'histoire s'écrit ; mais sa représentation ne s'arrête ni aux travaux savants, ni à leur diffusion scolaire, ni aux traces mémorielles écrites. L'histoire représentée est aussi mise en scène : elle se donne à voir. Bien que limité aux XIXe et XXe siècles, le sujet (théâtre, opéra, ballet, cinéma, médias audiovisuels, cirque, arts de la rue, spectacles de sons et lumières, etc.) est si vaste que le colloque se propose de suivre quatre fils directeurs afin de dégager la relation entre les arts du spectacle et la représentation de l'histoire.

Les deux premières pistes engagent à cerner la spécificité des acteurs de l'histoire dans les arts du spectacle.

Le genre : objet de spectacle

Les femmes ont longtemps été absentes, marginalisées ou diabolisées dans les discours historiques, alors même que l'histoire sur scène a semblé leur donner une place privilégiée. A quel prix ? Le colloque se propose d'explorer les stéréotypes de genre fabriqués par les arts du spectacle, mais aussi de mettre en évidence les ambivalences et les contradictions qu'ils suscitent.

Le recours au héros, des usages de l'héroïsme 

La mise en spectacle de l'histoire repose souvent sur des modèles d'héroïsation individuelle ou collective inscrits dans des formes variées de résistance. Cette vision de l'histoire est elle-même à mettre en rapport avec certaines formes de son écriture : le héros, le « grand homme » y surgissent comme moteurs de l'histoire. Avec le discrédit de « l'idole individuelle » dans les courants contemporains de la production historique, se pose la question des divergences entre ces deux modalités du regard historique et, par delà, de l'utilité sociale de l'héroïsation historique.


Les deux autres fils d'Ariane proposés questionnent les modalités de la représentation.

Usages de l'anachronisme 

L'historien pourchasse les anachronismes ; pourtant il n'y a d'histoire qu'en posant au passé les questions du présent. Cette tension incessante et nécessaire, comment s'accomplit-elle sur la scène, là où le passé se conjugue au présent ? La dimension éphémère d'une grande partie des arts du spectacle accentue-t-elle ou modifie-t-elle la tension anachronique inhérente à la représentation de l'histoire ?


Entre spectaculaire et effets de réel.

Si le spectacle repose sur le « spectaculaire», la sollicitation de l'émotion, il entend aussi faire croire à la dimension « historique », c'est-à-dire à « ce qui s'est réellement passé ». Il s'agit donc d'explorer la tension, voire la contradiction mais aussi parfois l'articulation entre les impératifs de la représentation spectaculaire de l'histoire et le « noble rêve de l'objectivité » comme l'a appelé Peter Novick.